
Yayo López
Yayo López est photographe, journaliste, communicateur et artiste visuel. Il a étudié les sciences de la communication à l’Université de Lima, la photographie à Buenos Aires et le photojournalisme à l’Université autonome de Barcelone.
Il a été rédacteur en chef du magazine Somos de Perú et collabore actuellement pour des magazines internationaux qui font des reportages sur les voyages, la gastronomie et les portraits. Son travail publicitaire et éditorial a été publié dans 18 pays.
Belleza Peruana
Belleza Peruana (Beauté péruvienne) est une collection de plus de quarante portraits du photographe péruvien Yayo López. Tout au long de sa carrière, López a voyagé dans tout son pays pour capturer des visages féminins qui, d’une manière ou d’une autre, ont attiré son attention - des femmes d’âges divers et d’un large éventail de milieux sociaux et géographiques. Il s’intéresse beaucoup aux concepts intrinsèques de la beauté qui déterminent la façon dont les Péruviens se perçoivent et se valorisent et, en outre, fournissent une image très plurielle de l’identité de la nation.
« Nous avons grandi dans une société raciste et aliénée ; dans un pays avec des modèles de beauté importés où les corps féminins sont considérés comme des objets. Ces normes de beauté impossibles à atteindre affectent non seulement l’estime de soi des femmes péruviennes, mais sont également une forme de violence à leur encontre » Propos de Yayo López.
Présentée dans différents lieux au Pérou et à l’international, Belleza Peruana est devenue une référence pour la photographie documentaire au Pérou car elle représente la riche diversité ethnique et culturelle du peuple péruvien.
Du 17 novembre au 17 décembre 2021, nous avons pu retrouver l’exposition photographique Belleza Peruana – Beauté Péruvienne, sur les grilles du Jardin Public de Bordeaux. C’est dans le cadre des activités culturelles de célébration du Bicentenaire de l’indépendance du Pérou et de la Quinzaine Culturelle du Pérou en France, qu’une sélection de 20 portraits a été présentée pour la première fois en Europe.
Voici la présentation des portraits qui ont été exposés au Jardin Public de Bordeaux lors de la Quinzaine Culturelle du Pérou en France de 2021 :

![]() Bellaza Peruana à Bordeaux | ![]() Alicia Huamán Quisani, Chinchero, Cusco 2016.À Chinchero, il y a une abondance de tissus de qualité, héritage d'une tradition très ancienne. Avec l'arrivée du tourisme, des coopératives de femmes se sont formées pour produire des vêtements élaborés en laine d'alpaga. Alicia travaille dans l'une d'entre elles, et c'est avec joie qu'elle nous a dit : « Je travaille ici avec ma famille, mais j'étudie le tourisme. Je veux faire connaître mon pays aux voyageurs ». | ![]() Bertha Javier Duran, Pampas, Huancavelica 2016.Nous avons rencontré Bertha dans une université de la ville de Huancayo. Elle voulait étudier l'architecture. Elle était accompagnée de sa mère et de son petit frère, qui étaient vêtus de leurs habits traditionnels. Ils venaient d'un village près de Pampas, où l'internet n'est pas encore arrivé. |
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![]() Bianca Ccapira Casaperalta, Valle del Colca, Arequipa, 2017.Le canyon de Colca est le canyon le plus profond du monde et est célèbre pour l'observation d'impressionnants condors. La robe typique des femmes est réputée pour le dessin méticuleux de ses broderies, qui ont été déclarées patrimoine culturel national. Bianca habillée de cette robe magnifique, vit dans le village de Chivay et, comme beaucoup d'habitants, se consacre au tourisme. | ![]() Cynthia Bello Aica Pitumarca - Cusco 2017Cynthia est un guide local et aide sa mère, Roberta Aica Quispe, à vendre de la nourriture sur l'esplanade avant d'entamer le trek vers Vinicunca également surnommé la « montagne aux sept couleurs » ou « montagne arc-en-ciel ». Elle a 19 ans et étudie la comptabilité à Pitumarca. Elle aime monter son cheval Misterio et se rendre jusqu'à deux fois par mois à Vinicunca. Elle me dit qu'elle veut étudier l'économie à Cusco :"Je ne suis pas intéressée par le fait d'avoir une famille. Je veux étudier" | ![]() Elita Huamán Puscan, La Jalca Grande, Amazonas 2015.Elita appartient à une association de femmes tisserandes de La Jalca Grande, à Chachapoyas. Elle a deux enfants. C'est une femme dynamique qui partage son temps entre son travail et sa famille. Avec son mari, elle cultive la ferme. Elle nous raconte : « Nous plantons des pommes de terre, des ollucos, des fèves, du maïs et des haricots. Ici, la terre est bonne ». |
![]() Emily Urquía Sebastián, Madre de Dios, 2019.Emily est née à Miaría, une communauté native de Yine. Son père qui est instituteur a traduit le Nouveau Testament de l'espagnol en yine. Elle a abandonné ses études d'enseignement pour se lancer dans l'artisanat, un art qu'elle a appris de sa mère, qui l'a elle-même appris de sa grand-mère. Mère de cinq enfants, elle préside l'association d'artisans Mashko Yine. "Je suis passionnée par l'artisanat, ce n'est pas seulement un business", dit-elle, fière de ses ancêtres et traditions. | ![]() Hermelinda Najarro Gamboa, San Francisco de Pujas, Vilcashuamán, Ayacucho, 2018.Hermelinda«Depuis que je suis enfant, on m'appelle Qurisunqu, ce qui signifie cœur d’or», dit Hermelinda. Elle est née dans le village de Pujas, près de Vilcashuamán. Lorsqu'elle termina le lycée, elle déménagea dans la ville de Huamanga. Bien qu'elle n'ait pas vécu la période sanglante du terrorisme, ses parents lui ont raconté les épisodes dramatiques qui ont affecté leur famille. Elle étudie aujourd’hui l'administration mais aime aussi l’art : "J'aime chanter, peindre et jouer de la guitare" | ![]() Estefania Cox Guardia, Lima 2010.Estefanía est une femme créative qui a de nombreux centres d'intérêt. Elle est membre du groupe de musique Elegante et La Imperial mais c’est aussi une artiste : « Je suis muraliste, illustrateur et graphiste. Chaque jour, je suis reconnaissante de pouvoir travailler et apprendre à partir de l’art ». Elle participe également à des séances de photos pour des magazines de mode et des publicités. |
![]() Janisse Kimberly Granados Camarena - Satipo, Junín, 2018.Janisse est née à Satipo. Sa mère a émigré à Lima lorsqu'elle était très jeune. Elle est allée à l'école primaire dans la capitale. Elle témoigne avec émotion: «C'était une période difficile. Je me suis heurtée aux filles de Lima à cause des stéréotypes qu'elles avaient sur moi. À la fin, je suis devenue une Limeña comme les autres». Elle étudie l'administration mais est également inscrite à l'école des beaux-arts. Elle rajoute: "Mon rêve est de voyager à Cusco, Puno, en Bolivie et au Japon." | ![]() Lizbeth Quispe, Chinchero, Cusco, 2016.Au marché de Chinchero, connu pour le troc de produits entre ses habitants, nous avons rencontré Lizbeth. Elle se préparait à défiler et à danser au carnaval qui a lieu en février. Elle portait un costume traditionnel de son village pour danser la Wifala, une danse très populaire dans les Andes du Sud. | ![]() Luanda del Carmen Palma Ballumbrosio, El Carmen, Ica, 2016El Carmen est le centre du folklore de la culture noire du Pérou. C'est une ville romantique, joyeuse et animée, située dans la vallée de la rivière Chincha. Ses premiers colons étaient des descendants d'esclaves angolais et mandingues. Sa sainte patronne est la Vierge d'El Carmen. Luanda est la petite-fille d'Amador Ballumbrosio, un grand musicien afro-péruvien. Elle a 9 ans. Je m'étais rendu à El Carmen avec le musicien Miki Gonzales pour prendre quelques photos dans la maison des Ballumbrosio |
![]() Margarita Gutiérrez Quino, Huamanga, Ayacucho, 2018.Surnommée «Mamá Marga», elle est née à Lima. «Quand j'avais cinq ans, ma mère Maximiliana m'a emmené à Huamanga avec ma sœur. Je suis donc Ayacuchana». Elle était une grande promotrice de l'art populaire d'Ayacucho, et elle cultivait une amitié avec l'écrivain José María Arguedas. Elle a eu 9 enfants et, avec son mari, elle a promu les carnavals en dirigeant la célèbre troupe de la famille Meléndez. Elle a courageusement fait face à la violence terroriste du Sentier Lumineux. | ![]() Mariquita Palma Nonones, El Guayabo, Chincha, Ica 2016.Avec Mariquita nous avons dû nous montrer très convaincants pour qu'elle accepte d'être photographiée. C’est une femme admirée par sa communauté. Notre rencontre l'a surprise mais elle était habillée très élégamment. Elle nous a alors dit : «Comment pouvez-vous me prendre en photo si je ne suis pas bien apprêtée ?» El Guayabo est un village où vit une communauté d'Afro-descendants, arrivés au Pérou pendant la période coloniale. Elle raconte ainsi des histoires de l'époque | ![]() Marta Salas Torres, Santa Ana, Loreto, 2016.Doña Marta est une chamane Huambisa qui, il y a longtemps, a quitté sa terre pour aller vivre dans une communauté Kukama en Amazonie. « Je suis devenue chaman à l'âge de 16 ans. J'ai une douzaine d'enfants d'un seul mari ». Les Huambisa (Wampis) vivent dans l'Alto Marañón près de l'Équateur et se considèrent comme le vrai peuple |
![]() Nilda Calderón Manayay, Incahuasi, Lambayeque 2019.Nilda est née à Incahuasi, dans les hauts plateaux de Lambayeque où le quechua incahuasi-cañaris est la langue la plus parlée. Ses ancêtres, les Manayay, sont les fondateurs de son village. Lorsqu’on l’interroge sur ses loisirs elle nous répond timidement : «J'aime étudier et tisser». Comme beaucoup de femmes, elle a été initiée très jeune à l'art du métier à tisser à la taille, et maintient la tradition de la teinture de la laine de mouton avec des colorants naturels. | ![]() Nataly Canales Rivera, Ica 2016.C'est sous le soleil brûlant d'Ica que se trouvent certaines des meilleures terres viticoles du Pérou. Nataly travaille dans les sables où l'on cultive des raisins pour faire du vin et du pisco. La récolte commence tôt, pour éviter la chaleur écrasante du soleil. Couverte pour se protéger des fortes températures, Nataly coupe les grappes de raisin tannat qui seront ensuite transformées en vin. « C'est un travail intense » dit-elle. | ![]() Sandy Quispe Fernández, Lima 2015.Sandy vit à El Agustino, un quartier de Lima fondé dans les années 1960 à la suite du phénomène de migration des campagnes vers la ville. Ce quartier s’étend sur les collines au nord de la capitale. Sandy étudie le graphisme dans un institut réputé de la capitale et son portrait faisait partie d'une campagne publicitaire destinée à relancer son école. |
![]() Ursula Acuña Sanguinetti, Miraflores, Lima 2016.Ursula joue de la guitare basse et a fait partie de plusieurs groupes de rock. Elle est la petite-fille de migrants originaires d'Ayacucho et de Madre de Dios. « Mes parents sont nés à Lima. Ils étaient voisins dans la banlieue de Lima et c'est ainsi qu'ils se sont rencontrés. Nous vivions dans le même quartier que mes grands-parents. J'ai récemment déménagé dans le quartier de Miraflores, et je suis en train d'enregistrer le premier LP de mon groupe nommé Ultra » | ![]() Ursula Ventura Chapoñan, Mórrope, Lambayeque 2015.Dans le district de Mórrope, à quelques kilomètres au nord de Chiclayo, certaines traditions sont maintenues, comme la production de chicha de jora. Dans ce village vit Doña Ursula, qui prépare toujours cette boisson millénaire avec le maïs blanc géant qui pousse sur les hauts plateaux. Nous commandons une bouteille. Nous la terminons rapidement et en demandons une autre. Doña Ursula nous regarde et dit : « Buvez-vite car je dois aller à un enterrement » | ![]() Zenaida Huyllani Ttito, Cuyuni, Cusco, 2016.Zenaida fréquente l'école secondaire dans le village de Ccaccta. Elle vit au sein de la communauté rurale de Cuyuni, au sud de Cusco, dans la province de Quispicanchis, où il existe un excellent projet de tourisme communautaire. Accompagnée de ses parents, elle participe aux activités traditionnelles qui sont donc comme le veut ce projet, partagées avec les visiteurs. |
Publié en février 2022.
Article par : Taheera, bénévole de l'association.