top of page

David et Daphné Sheldrick

Le couple Sheldrick se place comme des gardiens de la faune et de la flore de l’Est Africain. Aujourd’hui encore leur impact est réel, leur association éponyme continuant de lutter pour la conservation des animaux victimes du braconnage, notamment des éléphants et des rhinocéros.

David

David Sheldrick, de son nom complet, David Leslie William Sheldrick est né en Égypte le 23 novembre 1919. Ses parents, eux, sont nés en Inde britannique. Son père était planteur de café et sa mère était anglaise de naissance. Elle avait un titre de noblesse.

C’est pendant la fin de la Première Guerre Mondiale que son père arriva en Afrique avec sa famille dans le cadre du « Soldier Settlement Scheme ». Il acheta une terre vierge africaine, qui se situe dans l’actuel Kenya, et y développa la culture du café. Voulant le meilleur pour leur fils, les parents de David l’ont envoyé en Angleterre, l’année de ses 6ans, pour qu’il puisse y poursuive sa scolarité. C’est à l’âge de 17 ans que le jeune garçon retourna au Kenya et put revoir ses parents. Il travailla dans une ferme sur le plateau de Kinangop, jusqu’au début de la Seconde Guerre Mondiale. Il fut alors enrôlé dans les King’s African Rifles, avec lesquels il servit en Abyssinie ( c’est une région de la Corne de l'Afrique, située aujourd'hui dans le nord de l'Éthiopie, l'est du Soudan et le sud de l'Érythrée ) et en Birmanie. Il fut promu major et, à la fin de la guerre, il fut choisi pour représenter le Kenya lors du défilé de la victoire à Londres. Il revint ensuite au Kenya et rejoignit la première tended Safary Company. En 1948, alors qu’il avait 28 ans, il devient le directeur fondateur du plus grand et du plus important parc national du Kenya : Tsavo.

En parcourant le parc à pied, en suivant les sentiers empruntés par les éléphants, il prit conscience de la menace du braconnage. David forma des équipes pour penser, aborder et tenter de trouver des solutions.

Au début des années 50, il se pencha sur l’étude des éléphants (sujet délaissé par les chercheurs) en présentant par exemple, les plantes alimentaires des éléphants. Il étudia le modèle de mouvement des troupeaux d’éléphants et contra la théorie scientifique qui affirmait qu’il n’y avait qu’une population distincte d’éléphants à Tsavo alors que la réserve en comprenait 10.

Il a été le pionnier du sauvetage des éléphants orphelins (mais aussi des rhinocéros noirs et des antilopes). Il les accueillait, s’en occupait, les nourrissait et les libérait lorsqu’ils grandissaient. Ces sauvetages et le temps qu’il prenait pour venir en aide à ces animaux l’ont mené à avoir une grande compréhension de la faune et de la flore. Il entreprit quelques expériences, par exemple : « combien de temps une orange a mis à traverser l’intestin d’un éléphant et à apparaître dans les selles au cours d’une journée, en pesant le fumier par rapport à une estimation de l’apport fourrager et en analysant la teneur en protéines du fumier. ». Il étudia également les petits rongeurs et grenouilles, les oiseaux, les serpents, les insectes, les plantes et fleurs qui étaient présents dans la réserve.

Sa carrière a été honorée lors de l’anniversaire de la reine en 1962 lorsqu’il a reçu un MBE ( Most Excellent Order of the British Empire qui est un ordre de chevalerie du système honorifique britannique, équivalant en France à la Légion d’honneur). Son nom est aussi immortalisé dans le tableau d’honneur du Fond mondial pour la nature. Il est mort le 13 juin 1977 d’une crise cardiaque massive.

 

Daphne Sheldrick

C’est en 1907 que le grand-oncle de Daphné, écossais d’origine et habitant en Afrique, pose les pieds au Kenya. Il faisait partie d’un groupe de colons envoyés sur ces terres avant de les exploiter au nom du gouvernement anglais. Certains membres de sa famille le suivirent dans cette expédition, dont Bryan, un enfant de 7 ans qui sera le père de Daphné. Après, la Seconde Guerre Mondiale, Bryan s’installa dans une ferme située à une soixantaine de kilomètres au Nord-Ouest de Nairobi. Alors qu’il voyageait en Afrique du Sud, il rencontra Marjorie qu’il épousa. Les deux mariés eurent 4 enfants : Peter, Sheila, Daphné et Berry. Daphné est donc née au Kenya, précisément, le 4 juin 1934.

L’enfance de Daphné se passa dans la nature où elle y fera la rencontre d’une faune et d’une flore kényanes diversifiées pour lesquelles elle se passionne. A quatre ans, on lui confia la tâche de s’occuper d’un bébé bushbuck (une antilope) orphelin. Elle le nomma Bushy, et s’en occupera jusqu’à ce qu’il puisse retourner dans la vie sauvage. Cela marquera sa première expérience pour la réhabilitation des animaux dans leur milieu naturel avec un principe primordial : recueillir les animaux orphelins dans le but qu’ils retrouvent une indépendance et qu’ils retournent vivre dans la nature.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata, son père fut affecté à la chasse de milliers d’animaux africains pour nourrir les troupes du front d’Abyssinie. Il s’occupa de cette tâche à contrecœur, aimant la nature. À six ans, elle rejoignit son frère et ses sœurs au pensionnat à Nakura. A ses treize ans, elle intégra le lycée pour filles de Nairobi, elle obtint une bourse pour aller à l’université en Angleterre mais la refusa pour faire une formation de secrétaire. A dix-sept ans, elle se fiança avec Bill Woodley qui était l’assistant de David Sheldrick.


Dans les années 50, le Kenya connut des tensions : des groupes tentaient de chasser les Européens. Des meurtres ont été commis, l’état d’urgence fut déclaré, Jomo Kenyatta, indépendantiste considéré à tort comme un leader de la révolte, fut emprisonné par les Britanniques. Daphné se sentait partagée entre ses origines et son sentiment d’appartenance au Kenya.

Daphné épousa Bill en 1953 et ils eurent une fille Gillian. Après la fin de l’État d’urgence, ils se sont installés dans le parc national de Tsavo. A cause du braconnage, David Sheldrick avait, à cette époque, recueilli deux éléphanteaux orphelins (Samson et Fatuma) dont Daphné s’occupa.

Daphné était en admiration devant la compassion pour les animaux et les connaissances de la faune et la flore de David. Elle observa la détermination que mettait David pour établir des mesures contre le braconnage (dont la formation de gardes forestiers). Dans le même temps, Daphné se rendit compte du fossé qui la séparait de son mari : lui obtenait un plaisir de la chasse, ce qui entrait en contradiction avec ses valeurs. De plus, il était très souvent absent. Elle finit par se rendre compte de ses sentiments pour David, avec qui elle partageait les idées et intérêts et rompit alors avec Bill avec qui elle restera amie. Elle dût quitter Tsavo pour se rendre à Nairobi et ainsi mener à bien la procédure de divorce. Après un an, elle put enfin retourner à Tsavo et retrouver David avec qui elle se mariera le 20 octobre 1960. Ils auront une fille nommée Angela.

Daphné fera le combat d’une vie la sauvegarde et la réhabilitation des éléphanteaux orphelins. A l’époque, elle donnait du lait aux éléphanteaux en manque de nutrition, mais ce lait ne leur convenait pas. Alors elle fit plusieurs mélanges afin de concocter la formule parfaite qui donnerait assez de nutriments aux animaux. Enfin, elle trouva la recette à base d’huile de noix de coco qui permettra de sauver de nombreux orphelins.

En 1989, elle fut, à l’instar de son mari, décorée par la reine du MBE, en raison de son dévouement à la conservation de la faune et de la flore du Kenya. Elle reçut également à titre honorifique un doctorat en médecine et chirurgie vétérinaires de l’Université de Glasgow en juin 2000.

Après avoir vécu une vie tournée vers la sauvegarde des espèces, Daphné mourut le 12 avril 2018.

David Sheldrick Wildlife Trust


Daphné Sheldrick est la fondatrice de David Sheldrick Wildlife Trust. Elle l’a créée, en 1977, en mémoire de son mari. Angela Sheldrick, la fille du couple Sheldrick, poursuit le combat de ses parents aux côtés de son mari et de ses enfants.

L’association permet, entre autres, de parrainer des éléphanteaux orphelins. L’argent sert à financer une nutrition adaptée à l’animal et leurs soins pour pouvoir les réintroduire dans la nature ensuite. Il est également possible de faire des dons qui aident aux sauvetages (tout ce qui est logistique) des éléphanteaux, mais aussi à fournir le matériel nécessaire pour les gardes de la réserve, pour les équipes anti-braconnage ou encore pour les équipes vétérinaires, et enfin à octroyer un salaire aux gardiens de la réserve. La sensibilisation de la population quant à l’importance de la faune est aussi mise à l’honneur dans le programme de l’association.

 

 

« Alors que la population humaine s’agrandit, poussant la faune au bord de l’extinction et les habitats sauvages au bord de la destruction, le Sheldrick Trust est déterminé à inverser les effets du passé et à prévenir les effets du présent, dans l’espoir d’un avenir meilleur pour la faune et l’humanité. »

Publié en mars 2022.

Article par : Taheera, bénévole de l'association.

bottom of page