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Pablo Amaringo Shuña 

Pablo Cesar Amaringo Shuña est né le 21 janvier 1938 et mort le 16 novembre 2009. Il est connu comme l’un des plus grands artistes visionnaires au monde. L’artiste, autodidacte,est réputé pour ses paysages amazoniens mais aussi pour ses représentations complexes et colorées de ses visions chamanique dues à la consommation de l’ayahuasca enthéogénique, cette plante, traditionnellement utilisé par les chamans des peuples d’Amazonie à des fins thérapeutiques et spirituelles.

Amaringo était le septième enfant d’une fratrie de treize enfants. Il trouve ses racines dans plusieurs groupes indigènes, tant du côté de son père que de sa mère, notamment les tribus Cocama, Lamista et Pero. Plusieurs de ses ancêtres étaient des guérisseurs. Son grand-père paternel, Ambriosa Amaringo Vazquez, était un muraya, un type de chaman particulièrement puissant qui pouvait apparemment se rendre invisible aux autres à volonté. Alors que sa famille vivait près d’Iquitos, elle a déménagé à Pucallpa pour trouver du travail après s’être appauvrie. A la suite du déménagement, alors qu’il avait 17 ans, Pablo a commencé à souffrir de graves problèmes de santé, des problèmes cardiaques. Il n’a pas pu travailler durant deux ans à cause de cela. Lorsque sa santé se rétablit, il attribue sa guérison à un chaman local. Durant cette période de convalescence, il a appris de nombreuses techniques de guérison lui-même, gagnant une réputation de curandero et utilisant des plantes amazoniennes comme médicament. Il a également commencé à dessiner et à peindre avec les matériaux qu’il avait sous la main, par exemple des boîtes en carton lui servant de toile, et du rouge à lèvres de ses sœurs pour peindre, il utilisait également de la suie provenant des lampes pour créer des ombres ou encore du permatex, c’est-à-dire une substance bleue que lui ramenait un ami, employé dans une usine automobile.

En 1985, lors d’un voyage portant sur un projet ethnobotanique, Dennis McKenna et Luis Eduardo Luna, ont rencontré l’artiste qui vivait alors dans la pauvreté. Il donnait des cours d’anglais pour gagner sa vie et vendait des peintures à des touristes. Luna, lui conseilla de peindre les visions qu’il avait lorsqu’il consommait de l’ayahuasca.

En 1988, Amaringo et Luis Eduardo Luna qui était anthropologue ainsi que l’épouse de celui-ci : Sirpa Rasanen, ont cofondé l’école amazonienne de peinture Usko-Ayar. Honorant son héritage, l’institution se consacre à la préservation des connaissances et des traditions des peuples autochtones de l’Amazonie péruvienne. Là-bas, il a enseigné ses techniques à un certain nombre de jeunes artistes, dont son neveu David Esquibel Amaringo, qui continue de créer dans ce genre.

En 1999, avec la publication du livre Ayahuasca Visions: The Religious Iconography of a Peruvian Shaman l’art d’Amaringo est présenté à la communauté internationale. En 2006, Amaringo écrit la préface de Plant Spirit Shamanism: Traditional Techniques for Healing the Soul. En 2011, ACA Galleries présente une exposition du travail de Pablo Amaringo pour célébrer la publication de The Ayahuasca Visions of Pablo Amaringo, une collaboration entre Pablo, Howard G. Charing et Peter Cloudsley. Deux films documentaires présentent aussi l’art d’Amaringo : The Shaman & Ayahuasca: Journeys to Sacred Realms (2010) et Ayahuasca: Nature’s Greatest Gift (2014).

A côté de sa carrière d’artiste, Pablo Amaringo a travaillé comme « vegetalista », autrement dit comme chaman dans la tradition amérindienne. Avant de mourir, il travaillait sur des peintures d’anges, ainsi que sur des peintures documentant la flore et la faune du Pérou.

Lorsqu’il peint ses visions, Pablo chante ou siffle souvent les icaros (chants de guérison). Ensuite, l’image se fixe dans son esprit – il est capable de travailler simultanément avec plusieurs peintures, esquissant rapidement le dessin et se remplissant ensuite de couleur. Il ne fait jamais de corrections ou de sur-peintures, et il ne jette jamais une seule feuille de papier.

Ses peintures exploraient les relations entre l’homme, les rêves et la nature, et comprenaient des représentations fantastiques de créatures, de plantes et d’humains interagissant avec le monde naturel et l’état de rêve. Dans une interview pour un film documentaire sur l’Ayahuasca, Amaringo a parlé de la nature quêteuse de l’homme et de son besoin de découvrir un sens dans la nature. Il a décrit le chamanisme comme un système dans lequel le chaman reçoit ses réponses directement de la nature, et utilise cette connaissance pour guérir et éduquer ceux qui se trouvent dans sa sphère d’influence.

 

Son travail a été exposé dans des galeries du monde entier et il a reçu le prix Global 500 du programme environnemental des Nations Unies en 1992.

 

 

« Chaque arbre, chaque plante, a un esprit. Les gens peuvent dire que la plante n’a pas d’esprit. Je leur dis que la plante est vivante et consciente. Une plante peut ne pas parler, mais il y a un esprit en elle qui est conscient, qui voit tout, qui est l’âme de la plante, son essence, ce qui la rend vivante. Les canaux à travers lesquels l’eau et la sève se déplacent sont les veines de l’esprit. »

Voici une sélection des œuvres de l'artiste :

Publié en février 2022.

Article par : Taheera, bénévole de l'association.

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