top of page

Berta Cáceres

Berta Cáceres est, à l’instar de Ruth Buendía pour le Pérou, une militante écologiste hondurienne. Nous allons aujourd’hui revenir sur son parcours.

Berta Cáceres, de son nom complet Berta Isabel Cáceres Flores est née le 4 mars 1973 à la Esperanza en Honduras et morte le 3 mars 2016, assassinée au même endroit. Elle est issue de la communauté Lenca. Elle était la plus jeune fille de douze fils et filles du couple formé par José Doré Cáceres Portillo et Austra Bertha Flores López. Cette dernière était sage-femme, infirmière et maire, d’ailleurs, grâce à ce titre, elle a accueilli de nombreux réfugiés du Salvador qui fuyaient leur pays traversé par la guerre civile.

 

Berta Cáceres alla à l’école maternelle « Esperanzano » puis à l’école primaire « Juan Emilio Flores » de La Esperanza, Intibucá. Elle mit très tôt le pied dans les actions sociales. En effet, elle accompagnait sa mère dans son travail auprès des femmes Lenca mais aussi dans ses luttes solidaires concernant les mouvements de libération de plusieurs pays d’Amérique centrale. Elle a ensuite fait ses études secondaires à l’Institut départemental de l’Ouest avant d’étudier à l’École normale mixte de l’Ouest.

Elle devint un leader étudiant en militant pour l’Organisation patriotique étudiante de Lempira (OPE-L).

En 1988, après avoir obtenu son diplôme d’enseignante, elle partit au Salvador. Elle y rejoignit une équipe de l’information pour le commandement général du Front de libération nationale Farabundo Martí (FMLN). Le 11 novembre de l’année suivante, elle participa à la  Grande Offensive générale où elle a combattu pendant 9 jours. Elle est vue comme l’une des héroïnes qui ont soutenu la révolution salvadorienne.

 

Lorsqu’elle revint en Honduras à la fin de l’année 1989, elle devint promotrice de programmes d’éducation populaire pour les membres de l’Association pour le développement de la région occidentale du Honduras (ADROH).

Elle fonda l’Acción Cultural y Ecológica de Rescate HACER, pour la reconnaissance de la culture Lenca et la lutte pour l’environnement.

 

Elle a très vite dû faire face à la violence dont son peuple était victime. Un de ses frères a été abattu, son autre frère a été enlevé et torturé pendant six mois.

Face à ces persécutions, elle co-fonda en mars 1993 le Conseil civique des organisations populaires et autochtones du Honduras – COPINH, cela pour « la lutte pour la défense de l’environnement, le sauvetage de la culture Lenca et élever les conditions de vie de la population de la région ». Les adhérents résistaient à des projets menaçant l’environnement. Malheureusement, les membres de cette association sont régulièrement la cible de menace de mort. L’organisation a permis entre autres :la construction de routes pour les communautés autochtones, l’ouverture d’écoles, de centres de santé ou encore de projets d’eau potable.

 

En 2006, elle commença une lutte contre le projet d’une construction d’un barrage hydroélectrique « Agua Zarca » sur le fleuve Gualcarque dans le département de Santa Bárbara. Ce projet menaça de priver d’eau plusieurs centaines d’habitants. En 2009, Berta fut inscrite sur la liste des personnes menacées par la Commission interaméricaine des droits de l’Homme.

Durant toute la compagne de lutte contre le barrage, qui s’étendit sur plusieurs années, elle, mais aussi d’autres militants, ont été intimidés.

 

En 2015, elle fut récompensée pour ces actions par le prix Goldman pour l’environnement

Dans la nuit du 2 au 3 mars 2016, elle fut assassinée. Un rapport rendu par 5 avocats internationaux déclara que son meurtre a été commandité par des dirigeants de l'entreprise Desarrollos Energéticos, l’entreprise qui devait conduire la construction du barrage. La famille déplora qu’en dépit de l’inscription de Berta à la liste des personnes menacées, rien n’ait été fait pour assurer sa protection, l’État ayant été sous pression de « ceux qui défendent le secteur minier et les entreprises hydroélectriques.»

En novembre 2018 : 7 hommes ont été reconnus coupables et, en décembre 2018, ils ont été condamnés à 35 ans d’emprisonnement pour assassinat.

En juillet 2021, la Cour suprême de Justice du Honduras a reconnu la culpabilité de Roberto David Castillo, le dirigeant de la société d’hydroélectricité dans l’assassinat de Berta Cáceres.

 

Avec le chef amérindien Salvador Zúñiga, Berta a eu 3 filles et 1 fils : Olivia Marcela, Bertha Isabel, Laura Yolanda et Salvador Edgardo. Sa fille Laura, continue aujourd’hui le combat de sa mère envers la lutte sociale et l’environnement à travers le COPINH.

 

A savoir que le 15 novembre 2021, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) exige du Honduras la mise en œuvre de mesures de précaution en faveur des membres de la famille de Berta Cáceres et des membres du COPINH.

Publié en mars 2022.

Article par : Taheera, bénévole de l'association.

bottom of page